Lorsque je me permets un resto, c’est la totale ; apéro, entrée, plat de résistance – qui ne me résiste d’ailleurs que très rarement –, fromage et dessert sans oublier les vins qui vont avec comme le dit bien souvent le sommelier qui me les conseille.
Alors zou, « got to » le resto-littéraire dénommé « Le château de ma mère », propriété de Marcel Pagnol.
Pour accompagner les mets choisis, ce sera « alcools » d’Apollinaire ; eau-de-vie, vin violent. C’est un choix qui donne une certaine envie de rencontrer la poésie, même si elle est faite de sang, de blessures… J’y glisserai sans doute aussi « Jazz et vin de palme » d’Emmanuel Dongala, pour mettre le tout en musique.
En entrée, « Empreintes de crabe » de Patrice Nganang sur un lit d’« hosties noires » de Léopold Sédar Senghor, afin de toujours pouvoir en apprendre de mon père et opérer alors un sacrifice pour une meilleure renaissance.
En plat, ce sera « Les coqs cubains chantent à minuit » de Tierno Monénembo et au vin, bien entendu, ce qui me permettra assurément d’en parler et de nouer des connaissances.
« Les raisins de la colère » de Steinbeck agrémenteront alors le fromage choisi, un crémeux « Caprice des dieux » de Tina Noiret, accompagné d’un morceau du « pain nu » de Mohamed Choukri. Je ne connais pas la crise, je l’ai juste lue et le pain nu, non beurré, est une espèce d’exil, de voyage sans qu’y soit inscrite la misère sur fond d’égalité des chances.
Pour le dessert, un soufflé à « La chartreuse de Parme » fera l’affaire, servi qui plus est par Stendhal et qui est en fait le résumé de toute « ma » vie.
Fabrice