Une soirée en boîte à Lubumbashi

Ils se trémoussent discrètement tantôt en levant le coude, tantôt en tapant la causette avec leur voisin de table. Les conversations, les éclats de rire le sont sous le couvert d’une sonorisation crachant ses décibels avec force et pas toujours abnégation. Comment pourrait-il en être autrement ?

Elles ont sans doute passé l’après-midi devant leurs miroirs après avoir mis sens dessus dessous leurs garde-robes. Le moindre détail a été vu, revu et parfois même corrigé.

Ils sont encore sobres, elles flashent dans la pénombre. Ce n’est que le début de la soirée après tout, une période d’observations ; on mate !

Les heures s’égrènent, les attitudes changent, les regards se font plus insistants, les gestes déplacés ; l’alcool désinhibent. Les voilà à la merci des prédateurs, elles le savent, elles l’acceptent, certaines provoquent même. Il faut bien gagner sa vie.

Nombreux deviennent alors pelles et râteaux, parce qu’il y a parfois des échecs, si, si. Nous ne sommes pourtant pas sur une plage de sable fin même s’il est possible de rêver de châteaux en Espagne ou ailleurs. Rêver appartient à tout le monde même si l’inaccessibilité est grande.

Dieu mais quelle est cette façon de danser – oui, je sais les blancs ne savent pas -… Ah non, il titube, ne tient plus sur ses quilles, l’alcool fait son œuvre. Et vas-y que je te tripote ; un sein s’échappe de la maisonnée dérangé qu’il est par cette main – généreuse certes – mais indélicate, du moins sur l’instant. La belle s’échappe, un p’tit coup de maquillage, de ravalement de façade est nécessaire…

Vient alors le moment des m’as-tu vu. L’un commande une bouteille de champagne, il devient le boss, le V.I.P., on le loue, le cite. Les demoiselles sont en émoi, les hommes pestent, jaloux. Un autre prend alors deux bouteilles, il en a plus que diable. Le manager se frotte les mains, les bons dollars tombent.

Si l’argent n’a pas d’odeur, les petites mains s’affairent néanmoins à nettoyer la casse, à vous parfumer d’un pschitt aux fraises. La bouteille à 100, voire 150 dollars voyage au-dessus des têtes, illuminée qu’elle est par un feu de bengale qui dure le temps de l’apercevoir. Cette fameuse bouteille qu’on trouve à moins de 15 dollars dans le commerce…

C’est chaud, les belles s’enhardissent, vous jettent des regards lancinants doublés de déhanchements suggestifs. Oui bon le coupé-décalé l’est tout autant. Les hommes s’activent, on exhibe ses clés de voiture, on pèse, on emballe… Lui va encore sortir quelques billets pour du sexe avant de rentrer retrouver madame à la maison. Elle, elle a rentabilisé sa soirée…

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