Les rues s’éveillent, le bruit des balais s’activant dans les mains des petits et grands laisse peu à peu la place aux pétarades des zens slalomant entre les premiers véhicules à quatre roues sortis il y a peu de leur torpeur.
Les rues s’éveillent, s’agitent même. L’heure avance. Les premiers commerçants décadenassent leurs boutiques, le pain sorti du four vous fait déjà de l’œil le long des vons, tout comme les avocats, le poisson, les oeufs qui s’y couchent volontiers si vous le demandez et ce avec un succès certain si l’on en croit les files d’attente. Madame mayonnaise se présente à vous également le cas échéant.
Bonjour, bonne arrivée sont autant de mots échangés avec les personnes croisées ; ils sont les fidèles compagnons de la matinée. Le « et la journée », lui, vous est adressé au retour, associé au bonsoir et à l’éternel bonne arrivée.
Le bonsoir, parlons-en, il n’est pas celui auquel on pense en Europe, il est de midi à minuit et davantage. En Europe, on a l’heure, en Afrique, on a le temps : il fallait que je l’écrive à nouveau en vous laissant le soin de l’interprétation. Le temps, il faut le prendre, l’apprendre aussi. Pas toujours facile quand on est impatient.