Une petite rue comme il en existe tant. À cette heure matinale, tout est calme. La veille, les bars assourdissants et autres discothèques accueillaient habitués, assoiffés de musique et étourdis de bière. Un portail austère. L’immeuble est défraichi, construit aussi en dépit du bon sens. Au second étage, un appartement discret dont on capte d’emblée le parfum de l’enfance, la sérénité littéraire, la profondeur humaine. Dans le vif du sujet, on entre. Au centre trône un amas de jouets. Les tons sont pâles, usés par le temps et la désinvolture des locataires passés il y a un temps déjà. À droite, des fauteuils confortables. Au mur, des stigmates du passé, des livres. Encore des stigmates, encore des livres. À gauche, la cuisine. Et comme dans toutes les cuisines, un frigo. Et comme sur tous les frigos, des photos, tenues par des aimants. L’une d’entre elles, au centre, attire le regard. Une photo en noir et blanc. Elle n’est pas plus grande que les autres. Un visage angélique et rayonnant (…)
Elle est et a le don d’adoucir mon âme. Elle a brisé les barrières que j’avais érigées, ouvert les portes et fenêtres que j’avais fermées. Une flamme s’est rallumée, un feu de joie. Si j’apprends encore à la connaître, alors qu’elle m’apprécie mieux que je ne peux me comprendre, elle m’aime plus que je ne l’imagine. Le pouvoir de ses yeux réunit le temps ; ils me parlent du passé, me font vivre le présent et me projettent dans le futur… L’avenir est à NOUS.
« Ce n’est pas la beauté qui fait naître l’amour, mais bien l’amour qui rend beau… »
L'Afrique de Fa 