« Sarah », l’intégrale

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Le plaisir d’offrir, c’est partager.

Cette fin d’année est propice, j’ai donc décidé de vous offrir un présent. Il vaut ce que vous lui accorderez comme crédit. Vous aimez lire ?

Voici l’histoire de Sarah, jeune congolaise, qui quitte son village pour se rendre travailler dans la capitale Kinshasa. Une découverte d’un monde qu’elle ne connaît pas, qu’elle appréhende. Une vie loin des siens, une vie qui lui fera rencontrer l’amour mais…

Préambule

« Peuple congolais, pardonnez-moi si, comme le dit si bien M. Yourcenar, « chaque pays arrange son histoire, mensongèrement, de façon à flatter son orgueil ». Pardonnez-moi si le #pardon n’est pas suffisant pour pérenniser le vivre ensemble. Pardonnez-moi, pardonnez-leur. « L’Homme nait bon » nous a dit Rousseau, « c’est la société qui le corrompt » a-t-il ajouté. Il y a cependant en chaque individu une double tendance : l’une à vivre avec ses semblables, l’autre à vouloir en tirer profit pour lui-même. Force est de constater qu’une certaine société a un penchant particulier pour la seconde tendance. Pardon pour eux, pardon pour le profit tiré à une certaine époque – mais qui subsiste encore et toujours -, pardon.

Pardon donc pour les responsables d’une barbarie sans nom. Sans doute n’ont-ils suffisamment appris pour se sentir reliés aux autres. Pardon pour cette éducation d’un autre temps donnée, pour cet ethnocentrisme nauséabond inculqué, pardon pour ce roi sans foi ni loi qui a abusé de son aura. Pardon aussi pour ce qui s’écrit aujourd’hui, pardon pour l’inculture des uns, pour le fanatisme idiot d’autres. Pardon pour une histoire qui semble se perpétuer en mots qui sont autant de maux tels les sempiternels « qu’ils restent chez eux », les « républiques bananières ». Pardon encore et toujours.

Pardon aussi pour les expositions d’antan, les chaînes, les fouets, les vols, les viols, les enfants abandonnés, les villages détruits. Pardon de vous avoir utilisé comme chair à canons, comme monnaie d’échange, comme nous ne voudrions pas être considérés.

Pardon donc pour l’animalité dont certains ont fait preuve. Pardon aussi pour cet échange de bibles contre vos terres, pardon pour cette ignoble déshumanisation qui fut vôtre sous le fallacieux prétexte de la religion. Pardon pour l’imposition d’une culture qui vous était étrangère et pour les multiples tentatives d’éradication de vos us et coutumes.

Je suis un belge moyen, un citoyen lambda, je ne suis ni roi, ni religieux, ni politique… Je suis un citoyen du monde meurtri par les atrocités passées, présentes et, hélas, à venir. Mon cœur et ma conscience me disent de demander pardon pour des actes dont je ne suis pas responsable mais au nom d’un héritage issu de ma nationalité. Ce pardon, je vous l’exprime d’ici à Lubumbashi, sur vos terres qui m’accueillent avec chaleur et bienveillance. Mon pardon, je le partage avec vous. Pardonnez-leur, ils ne savaient pas – ou trop bien – ce qu’ils faisaient. »

(Fabrice Salembier, Sarah, 2019)

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