« Je me souviens de l’odeur de cette terre qui avait trop bu l’eau du ciel, des feuilles qui pourrissaient et qui transpiraient une odeur âcre, je me rappelle le bleu opaque du ciel que l’on voyait à travers les feuilles des arbres, je revois l’ombre qui jouait sur (…) »
Ces quelques lignes tirées de l’ouvrage de Nathacha Appanah intitulé le dernier frère résume bien le souvenir que j’ai d’une terre que je n’ai pourtant pas encore quittée.
Étrange sensation que celle-là, partagée entre l’envie d’aller voir ailleurs pour des raisons qui me sont propres et le souhait qui était le mien au départ de m’installer au pays pour une durée indéterminée.
Ai-je déjà oublié la maman qui me servait ses fruits et légumes ? Ai-je enfoui dans mes souvenirs ce policier un peu trop zélé qui ne cessait de quémander du « café » et à qui j’offrais véritablement une dose de café, le laissant ahuri au bord du chemin ? Ai-je déjà zappé les belles rencontres, les moments merveilleux passés en compagnie de celles et ceux rencontrés ? Non.

Le chemin s’arrête et le temps, quant à lui, poursuit sa route. Je ne suis pas le temps, je le prends, j’essaye de l’appréhender. Quant à mon prochain voyage, j’espère qu’il ne sera pas sans retour…