Cette prison dans laquelle on s’enferme parfois volontairement, cette bulle dont on devrait sortir, mais l’hésitation, la crainte de devoir affronter un monde qui ne vous ressemble pas, un monde dont on ne veut plus, dont on vomit les dérives, sont plus fortes. Cette prison de chair, tant décriée par Flaubert, si elle peut paraître dorée n’en est pas moins une question de liberté. Ce choix de bulle, si vous n’en sortez pas régulièrement, ne fera que vous attirer souffrances.
« Ah ! Prison de chair, je te maudis ! Pourquoi es-tu là ? Voyons ! Que fais-tu, misérable charogne vivante, qui traînes ta pourriture par les rues, qui bois, qui manges, qui dors et qui jouis ? Pourquoi suis-je attaché à ce cadavre qui me traîne sur la terre, moi qui veux voler dans les cieux et partir dans l’infini ? Qu’avais-tu donc fait, pauvre âme, pour venir là, dans la prison de ce corps, où tu bats en vain des ailes que tu brises aux parois qui t’entourent ? » Flaubert.
D’autres vont diront, à la manière de Claudel, que le bonheur est une forme de prison. À celle-là, j’ai aspiré longtemps d’autant que ses barreaux ne m’empêchent pas de sortir, loin de là. Ils permettent surtout à d’autres de ne pas venir me le pourrir, voire de me le confisquer. Oui, mon bonheur est égoïste, cependant, je le partage parfois avec parcimonie.