Il pleut sur la ville comme il pleure dans mon coeur.
Sa vie de boue s’est arrêtée brusquement. On pensait au soleil, mais non, juste une pandémie. Ses vêtements étaient si vieux qu’ils en devenaient fins et transparents. On lui demandait pourtant de se vêtir de couleurs, de s’envoler. Elle avait ce regard innocent de celle qui voulait juste être aimée, le ventre creux aussi.
Alors que la terre était repue, de gros nuages ont décidé de déverser leurs torrents d’eau. Il lui fallut tour recommencer: reconstruire, laver, pleurer quelques disparus.
Lui, il est rentré avec des mangues. Je n’en connaissais pas l’origine tout comme elles ne savaient rien de moi. Comment auraient-elles pu d’ailleurs. Il m’a dit être avare de mots tout en me remerciant d’être son héros.
On dit que l’on rêve de choses étranges quand on est prêt à mourir. J’en suis loin, du moins je l’espère. Je préfère encore rêver à un monde meilleur, fusse-t-il fragile. Voilà pourquoi je voudrais que tu me parles de toi…
A demain…